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Ici et Ailleurs....  Isabelle H.

Graine de geisha (l'Histoire de Tomitsuyu)

8 Mars 2014 , Rédigé par Isabelle H. Publié dans #INFO - DIVERS

Ambassadrice d'un rêve lointain, elle a moins de 20 ans.

L'été dernier en devenant maïko , elle a débuté la phase essentielle de cinq années d'apprentissage.

A petits pas, elle se rapproche du mythe de la geisha.

On demandait autrefois aux serveuses des maisons de thé, les ochaya, d'apprendre à chanter, à danser et à réciter des poésies. Ainsi naquirent les geishas.

Gei pour art sha pour personne.

Les Occidentaux ont projeté sur elles toutes sortes de fantasmes et entretenu une confusion avec les prostituées qui subsistent de nos jours. Or les geishas n'ont jamais été des filles à vendre. Elles sont le monde des fleurs et des saules, des esthètes dans un monde d'esthètes.

Un monde où même le simple geste de verser le saké relève de l'oeuvre d'art. Elles sont un modèle de raffinement.

Tomitsuyu doit apprendre les kanji , ces caractères chinois utilisés dans la langue japonaise.

Elle a suivi un parcours traditionnel : Shikomi pendant six mois, elle avait le droit de porter le kimono mais pas celui de se farder.

Puis elle devint minarai, commença à se coiffer et à prendre des cours de danse et de chant.

Enfin elle fut intronisée maïko et, dans un kimono noir, fit le tour des ochaya pour y être officiellement présentée.

Depuis, chaque matin, il lui faut compter environ 1 heure de maquillage délicat et précis. Elle laisse soigneusement un endroit vierge de toute couleur, cet éclat de peau nue révèle le summum de la féminité du corps de la future geisha.

La partie la plus éprouvante de la journée : dormir sur un oreiller de bois traditionnel tout petit, extrêmement dur, pour ne pas abîmer la coiffure. Impossible de dormir sur le dos.

Deux jours par mois, elle peut revêtir des vêtements occidentaux, se promener dans Kyoto ou faire du shopping.

Trois fois par an il lui est permis de rentrer chez ses parents.

D'anciennes geishas, âgées de plus de 80 ans avaient l'impératif de rester célibataires, alors que Tomitsuyu espère bien se marier un jour.

* shikomi : la formation de quelques mois aux dures taches ménagères pour briser et former la future geisha

* minaraï : relevées de leurs tâches ménagères, elles suivent une formation plus artistique et elles apprennent la cérémonie du thé.

* maïko : cette étape les assigne à une geisha qui leur transmettra savoir et connaissances

* geisha : au terme d'un ensemble d'examens pour la maîtrise des arts et de la cérémonie du "mizu-age"

* mizu age : cérémonie symbolique de défloraison. La virginité de la maîko est mise à prix sans que cela signifie une relation sexuelle. Au cours de la cérémonie du mizu-age, le chignon de la maïko est coupé et s'ensuit une fête en l'honneur de la nouvelle geisha.

Source : Les Echos

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